
« Le français est en réalité une des langues les plus difficile à écrire. En effet, elle compte 26 lettres de l'alphabet pour 36 phonèmes (unités minimales de son, consonnes et voyelles), transcrits par environ 190 graphèmes dont 45 de base (unités minimales d'écriture, soit une, deux, trois lettres pour représenter un son).
Il en résulte un pluri-système de correspondance graphie/phonie particulièrement complexe, qui explique la difficulté du passage à l'écrit, même pour les francophones. Vingt ans de maturation au minimum s'imposent pour la maîtrise de l'orthographe, qui n'est jamais terminée et continue de donner lieu à vérification, même pour des experts.
Par exemple, un mot aussi banal que "faim" s'écrit avec :
- un phonogramme "aim" (transcription son voyelle);
- un morphogramme "m" qui raccroche le mot aux termes de sa famille (famélique, famine, affamé...);
- un phonogramme qui permet la distinction avec l'homophone "fin".
Par sa difficulté, l'orthographe française est un frein à l'entrée en production écrite, mais aussi du même coup un levier de compréhension des mécanismes métalinguistiques et une occasion de formation intellectuelle. »
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Source : http://illettrisme-analphabetisme.atout-metierslr.fr/fr/fichier-76-re.html
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00961511/document