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LE VOYAGE PHILOSOPHIQUE

LE VOYAGE PHILOSOPHIQUE

Aliments pour une réflexion philosophique


LE HASARD N'EST QUE COÏNCIDENCE selon John Stuart MILL

Publié par medomai sur 17 Décembre 2017, 15:20pm

Catégories : #PHILOSOPHIE, #HASARD, #CHANCE, #CAUSALITÉ, #CAUSE, #EFFET, #LOI, #NÉCESSITÉ, #DÉTERMINISME, #COÏNCIDENCE, #ALÉA, #CONTINGENCE, #MILL, #JOHN STUART, #SYSTÈME DE LOGIQUE, #SCIENCE, #RAPPORT, #FUTURE, #PRÉDICTION, #ÉTOILES, #FIXES, #PHYSIQUE, #ÉPISTÉMOLOGIE

NICOLAS BOILLOT FLUATE TUMBLR
(source : Nicolas BOILLOT ; fluate@tumblr)

 


 

JOHN STUART MILL PHILOSOPHIE ÉPISTÉMOLOGIE
John Stuart MILL (1806-1873)

   « Hasard est, dans l'acception usuelle, l'antithèse directe de Loi. Ce qui ne peut pas (suppose-t-on) être rapporté à une loi doit être attribué au hasard. Il est cependant certain que tout ce qui arrive est le résultat de quelque loi, un effet de certaines causes, et pourrait être prévu si l'on connaissait ces causes et leurs lois.

   Si je retourne une carte, c'est en conséquence de sa place dans le jeu. Sa place dans le jeu était une conséquence de la manière dont les cartes avaient été battues, ou de l'ordre dans lequel elles avaient été tirées dans la partie précédente, circonstances qui sont aussi des effets de causes antérieures. A chaque moment une connaissance complète des causes nous aurait mis à même de prévoir l'effet.

   On se représenterait mieux un événement arrivé, comme on dit, par hasard, en disant que c'est une coïncidence de laquelle nous n'avons pas de raison d'inférer une uniformité ; un phénomène survenu dans certaines circonstances, sans que nous soyions autorisés à inférer de là que, les mêmes circonstances se reproduisant, il se reproduira aussi. (...)

   Il n'est donc pas exact de dire qu'un phénomène est produit par hasard ; mais on peut dire que deux phénomènes ou plus se trouvent en conjonction par hasard, qu'ils coexistent ou se succèdent par hasard ; entendant par là qu'il n'existe pas entre eux de rapport de causation ; qu'ils ne sont ni causes ni effets les uns des autres, ni des effets de la même cause (...).

   Les étoiles fixes ont toujours existé depuis le commencement de l'expérience humaine, et tous les phénomènes observés par les hommes ont toujours coexisté avec elles ; et néanmoins cette coïncidence, quoique aussi invariable que celle de chacun de ces phénomènes avec sa cause propre, ne prouve nullement que les étoiles soient leur cause ou liées à leur cause d'une façon quelconque. »

 

John Stuart MILL, Système de logique déductive et inductive, liv.III ch.17

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A
Si le hasard n’était qu’une apparence résultant de notre ignorance des causes, notre liberté ne serait qu’une illusion et toute discussion sur le hasard et la nécessité ou toute recherche de la vérité ne seraient qu’un pur non sens, un simple babillage dépendant du temps qu’il fait ou de toute autre cause.<br /> <br /> J’ai abordé ce problème dans mon blog sous le titre Évolution, Histoire et Liberté.
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Si le hasard n’était qu’une apparence résultant de notre ignorance des causes, notre liberté ne serait qu’une illusion et toute discussion sur le hasard et la nécessité ou toute recherche de la vérité ne seraient qu’un pur non sens, un simple babillage dépendant du temps qu’il fait ou de toute autre cause.<br /> <br /> J’ai abordé ce problème dans mon blog sous le titre Évolution, Histoire et Liberté.
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Si le hasard n’était qu’une apparence résultant de notre ignorance des causes, notre liberté ne serait qu’une illusion et toute discussion sur le hasard et la nécessité ou toute recherche de la vérité ne seraient qu’un pur non sens, un simple babillage dépendant du temps qu’il fait ou de toute autre cause.<br /> <br /> J’ai abordé ce problème dans mon blog sous le titre Évolution, Histoire et Liberté.
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Si le hasard n’était qu’une apparence résultant de notre ignorance des causes, notre liberté ne serait qu’une illusion et toute discussion sur le hasard et la nécessité ou toute recherche de la vérité ne seraient qu’un pur non sens, un simple babillage dépendant du temps qu’il fait ou de toute autre cause.<br /> <br /> J’ai abordé ce problème dans mon blog sous le titre Évolution, Histoire et Liberté.
Je corrige ma phrase ci-dessus :<br /> <br /> 1) En quoi un monde combinant nécessité + hasard serait-il plus accueillant au libre-arbitre qu'un monde SANS hasard ?
Bonjour André. Merci pour votre lien vers vos articles. Vous défendez - dites-moi si je me trompe - une conception d'inspiration bergsonienne de la liberté et du temps. Cette idée de nouveauté m'est chère aussi. Mais je voudrais si vous le permettez vous faire deux objections :<br /> <br /> 1) En quoi une monde combinant nécessité + hasard serait-il plus accueillant au libre-arbitre qu'un monde avec hasard ? Si le hasard consiste postuler des causes sans effets et des effets sans causes, alors dans un monde de pur hasard, par exemple, on ne pourrait même plus imputer sa propre décision à la volonté. Décidant, je ne serai même plus assuré que l'instant suivant, ma volonté correspondrait à ce que j'ai décidé, puisqu'elle serait gouvernée par la nouveauté et le hasard ! On ne voit pas ce que changerait à ce problème un monde mixte (hasard + nécessité). <br /> <br /> En somme, loin que l'hypothèse de la nouveauté hasardeuse résolve le problème, je prétends qu'elle le rend encore plus insoluble.<br /> <br /> 2) Pourquoi ne pas renoncer à un concept "large", trop épais, du libre arbitre pour lui préférer un concept "restreint", plus fin et précis ? Certains philosophes après Kant et - paradoxalement - Spinoza, ont été conduit à présupposer (à mon avis à tort) que l'existence d'un libre arbitre chez un être suppose DEUX conditions : l'aptitude à l'action volontaire + une volonté elle-même cause première -c.a.d inconditionnée). Je vous propose un concept plus limité : est doué de libre arbitre tout être apte à l'action volontaire (qu'elle ait ou non des causes antécédentes ne change rien à l'affaire ; d'ailleurs nous ne rencontrerons jamais un événement inconditionné). <br /> <br /> Mettons donc hors circuit la question des causes antécédentes de la volonté, c'est-à-dire entre parenthèses : c'est hors sujet, hors de la question. Il me suffit de savoir si l'être ou l'acte rencontré correspondent à mon concept restreint de libre arbitre.<br /> <br /> Que cette solution vous agrée ou non, il demeure qu'elle est logiquement impeccable : elle rend compatible libre arbitre et déterminisme.<br /> <br /> C'est à mon avis ce concept simple et robuste que nous utilisons d'ores et déjà dans nos représentations intuitives et communes : nous différencions aisément et sans aucune métaphysique les actes volontaires des autres. Ainsi, vous faites comme moi, très simplement, la différence entre un homme qui, s'endormant à son bureau, y laisserait tomber son livre de ses mains ; d'un autre qui, choisissant d'interrompre sa lecture, déciderait de le poser au même endroit. Le premier acte n'est ni libre ni volontaire, parce que le sommeil en est la cause ; le second est libre et volontaire, parce que la volonté en est la cause. La question de savoir si cette volonté a elle-même des causes ne nous intéresse pas ici : nous jugerons très simplement que seul le deuxième acte est volontaire, donc libre, et par suite nous estimerons que son auteur en est moralement responsable.<br /> <br /> Bien à vous.<br />
A
Je n’avais pas pensé à la concomitance sans causalité. Je faisais principalement objection à l’affirmation « A chaque moment une connaissance complète des causes nous aurait mis à même de prévoir l'effet ». Cette connaissance complète des causes inclut celles des événements concomitants sans pour autant en effet établir une relation de causalité entre ces événements. Mais la concomitance fortuite ne suffit pas à rendre compte du pur hasard que serait une indétermination ou une innovation dans une chaîne de causalité.<br /> Or, précisément, notre liberté et notre faculté de rechercher la vérité impliquent ce pur hasard. Le hasard est nécessaire ! Dans l’article de mon blog (http://boulahia.overblog.com/2016/02/evolution-histoire-et-liberte.html) je donne au moins cinq raisons d’exclure un déterminisme absolu, ce sans même faire appel à la mécanique quantique. Je vous livre ici la seconde raison : « La seconde raison, et non la moindre, serait qu'une Nature entièrement déterministe ne laisserait pas de place à la Science ! En effet, l'intelligence ne pourrait pas fonctionner car il faut bien convenir que, d'une manière ou d'une autre, l'intelligence a besoin pour s'exprimer d'agir sur le cerveau, ce qui n'est concevable que si les courants et les connexions dans le cerveau jouissent d'un certain degré de liberté par rapport aux conditionnements physiques ou chimiques. »
Bonjour André. Je crois la saisir, mais ne suis pas sûr de comprendre parfaitement votre remarque. Sans doute pensez-vous au hasard entendu comme contingence, notion sans laquelle on ne peut concevoir la pluralité des décisions possibles que seule peut offrir une volonté libre ? Dans ce cas, je suis d'accord avec vous. Toutefois un point : John Stuart Mill ne dit pas que le hasard n'est qu'apparence, mais qu'on peut lui accorder une réalité : il est coïncidence, c'est-à-dire concomitance sans causalité.<br /> Bonne année à vous, cordialement.

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